Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui ?

Le 04/10/2020 0

Dans Crise écologique

En prenant mon café, je parcours le menu du bistrot où déjeuner tout à l'heure si le coeur m'en dit, quand je serai bien lassé de boire  le soleil et que ma tasse vide depuis longtemps aura refroidi. Si alors, des effluves de rôtisserie, de sauce normande, des sons cristallins de vaisselle impatiente finissent de me mettre en appétit, je saliverai à l'idée de goûter ici, en terrasse, sur un bout de guéridon solitaire, un plat que je suis précisément incapable de réaliser chez moi.

D'où la joie à l'avance qu'il y a, parfois, chez les gourmands impénitents comme moi, à consulter avant l'heure les menus des restaurants.

Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui ?

Notre alimentation par le menu

La main à la pâte

Je rêve d'y lire que tout est fait "maison" par de blanches mains enfarinées pour la cause, qui se sont appliquées à fondre le chocolat en barre et éplucher les légumes pour la ratatouille, tout ça depuis potron-minet si nécessaire parce que la bonne cuisine prend du temps. Plus qu'il n'en faut, par exemple, pour jeter une portion sous-vide de lazagnes surgelées au fond d'un micro-ondes. J'espère que les carottes de mon boeuf gros sel ne baignent dans aucune soupe de pesticides, que l'eau de ma carafe est filtrée si celle du quartier est moyennement potable.

Or qui sait ce que j'aurai avalé au final de vraiment sain en quittant ma table tantôt ? Et pour quelle proportion de conservateurs en masse car la pêche du jour date un peu? d'additifs et autres exhauteurs de goût des fois que ma poule au pot en manque ? Puisse la nouvelle vigilance à laquelle nous invitent les lanceurs d'alerte en matière de scandale de l'industrie agro-alimentaire, se répandre et gagner toutes les consciences. Voilà ce qu'est s'informer utile !

Fée maison

Mais sans doute, et pour quelque temps encore, ne lirons-nous plus les menus avec l'insouciance d'autrefois, c'est-à-dire tout à l'anticipation des saveurs, des arômes, de la sensation inégalable de la bienheureuse satiété. A moins d'assortir cette lecture de celle du dernier "Que Choisir ?", un peu comme font les illettrés consultant un texte, de celle du dictionnaire. Car maintenant, nous ne sommes -presque- plus dupes.

Voilà qui me rappelle une scène anthologique du film "Matrix", où un personnage se régale en baffrant d'un plat de synthèse, conçu pour lui donner l'illusion de déguster une délicieuse entrecôte. Ah! magie, quand tu nous tiens ! Je préfère au mensonge de nos paradis artificiels, l'inimitable cuisine sans manière ni nitrate de ma grand-mère, que je soupçonne à ce jour de dîner au festin des fées, voire de le concocter.

 

Et si on cuisinait ?

pesticides fait maison

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