Sobriété forcée : à la guerre comme à la guerre !

En prenant mon café j'apprends que la pénurie énergétique qui se profile annonce des mesures restrictives.

Un bond politique vers la sobriété qui se passe de l'écologie ?

on éteint tout

"C'est la faute à" Poutine ?

C'est donc à la faveur paradoxale d'une guerre au coût énergétique faramineux que l'injonction "sobriété !" doit d'entrer en fanfare dans notre communication gouvernementale : au fil des mois qui viennent, nous serons encouragés en effet à réduire notre consommation d'énergie. Enseignes de magasins cesseront de clignoter, escalators se figeront, éclairages publics rendront son trône à la nuit, chauffages et climatisations seront bridés dans un collégial effort patriotique... Il est tout à fait remarquable que ce bond en avant relatif vers la sobriété s'obtienne par la force des armes géopolitiques.

 

En effet on ne devra pas ces mesures de restriction à une salutaire prise de conscience de la tragédie écologique en cours, dont l'urgence se trouve même sacrifiée aux impératifs économiques puisqu'on remet le charbon au goût du jour. Qui connaît l'histoire sait qu'elle se répète à l'envi, tel un mécanisme lancé en roue libre, n'était l'avènement d'une génération soulevée par l'audace de neufs paradigmes. On répondait déjà à la crise pétrolière des années soixante-dix en serrant la ceinture -et les dents- et non par une transition écologique appropriée.

A toute chose malheur est bon ?

Loin s'en faut peut-être que la finalité économiste suivie ici soit vertueuse. Pour autant, la conjoncture actuelle qui exhorte le politique à la sobriété dispose d'arguments assez forts pour donner le vent en poupe au projet écologiste. L'avenir dira si la planète y puise un souffle nouveau.

Après tout le destin prend souvent des détours surprenants. Lira-t-on dans les livres d'histoire que c'est pour le profit que  l'usage consumériste, encore dominant au début du XXIè siècle, a entamé son déclin ? Pour l'instant la boutade est tentante, qui paraphrase le vieux slogan français : "On n'a toujours pas de pétrole mais on a des idées fixes".

Reste que le mot d'ordre est à adopter à grande échelle et au plus vite, même ou surtout par ces temps incertains : coupons nos wifi dès que possible et autres veilles inutiles, règlons nos thermostats en conscience, renouons avec les bonnes vieilles méthodes de rafraîchissement de l'air à l'ancienne, ouvrons nos vitres de voiture et nos coeurs connectés pour faire circuler... le bon sens. Le changement climatique, c'est maintenant, et c'est sur fond de guerre. On peut aussi inverser l'ordre de telles urgences, dire que la guerre est là, sur fond de réchauffement climatique, une crise en cachant une autre. Peu importe la priorité entre elles si voilà deux bonnes raisons de revoir un bon nombre de nos choix et pratiques ordinaires devenues complètement obsolètes !

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