"Tout fout le camp !"

Le 08/01/2022 0

Dans Crise psychique

Qui s'agrippe au monde d'avant rêve sa vie.

Par les temps qui courent en emportant notre confort pré-Covid, des protestations nous montent à la gorge contre la pérennisation du port du masque, entre autres consignes sanitaires : Quoi ! Il va falloir vivre avec maintenant ? Et puis quoi encore ? Se calfeutrer bientôt dans des villes aseptisées, sous terre ou hors sol sinon exporter nos miasmes en même temps que notre 5G sur Mars ?

tout passe

"Nostalgie, quand tu nous tiens ..."

Il faut avoir proprement les yeux fermés pour ne pas voir que tout change de génération en génération, jusqu'aux conditions de vie - surtout dans nos conditions de vie.

Ainsi on se souvient d'un temps plus léger où on pouvait partir sans fermer la maison à clé et où l'on ne s'attachait pas en voiture ; un temps où on faisait l'amour le premier soir et où l'on fumait dans les avions. (Demain j'écrirai : "un temps où l'on prenait l'avion.")

Certains d'entre nous ont grandi sans pesticides ni crème solaire ; des générations ont ignoré l'usage du préservatif et connu la neige à Noël.

On vit ainsi une époque aux repères familiers, puis advient la nouveauté.

C'est dans l'imaginaire seul que les choses demeurent ce qu'elles ont été. Le monde réel, lui, évolue.

En soi, pas de quoi fouetter un pangolin. Et comprenez bien que je n'incrimine pas le progrès - lequel a souvent bon dos. Le changement ne me choque pas non plus. Adepte du Zen, je sais l'impermanence des choses.

Quand même... aujourd'hui on filtre l'eau du robinet avant de la boire par suspicion, on nettoie la plage de son plastique avant d'y brûler l'été, on scanne ses surgelés pour savoir à quelle sauce on va être empoisonné, on scrute l'extinction du panda en live comme la fonte du permafrost sibérien ...

Et si personne ne songe à vivre en dehors de son temps, loin s'en faut qu'on accepte que rien ne sera plus pareil en termes d'insouciance modérée. Qu'on le veuille ou non, on est embarqués. Et c'est pourquoi nous sommes légion à tâcher d'empêcher l'irréparable. En effet, même si on prend soin de ne pas tout voir en noir, en réac. et nostalgique baby boomer, saute aux yeux de qui veut bien les ouvrir, l'insoutenable tendance du "déjà grave" à empirer.

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