Marre d'être frustrés

Le 08/11/2020 0

Dans Crise sanitaire

Récession économique, deuxième vague du coronavirus, deuxième confinement, distorsion du lien affectif, ... le climat social est à la surchauffe.

De quoi provoquer des débordements violents. Pourquoi ? Décodage de ce à quoi se trouvent exposés nos états d'âme en temps de crise.

Marre d'être frustrés

Quand la frustration rend agressif

La frustration énerve. Elle expose à des pics d'agacement, quand ce n'est pas des pulsions destructrices.

C'est de la frustration qu'on ressent ces temps-ci, quand on a assez de tenir compte de la pandémie actuelle, que ça devient insupportable de penser sans cesse à porter le masque, que les visages, les regards, les expressions et mimiques des autres nous manquent trop, bref qu'on n'arrive plus à gérer les contraintes et contrariétés occasionnées par le coronavirus.

En plus ça dure ! Encore nous demander un effort provisoire, ça pouvait peut-être aller, mais là, des mois et des mois passent sans qu'on voie le bout du tunnel.

De quoi angoisser, ou, pour éviter l'angoisse, parfois extérioriser sa frustration par des canaux physiques, par exemple en entrant en colère. Que se passe -t-il exactement pour qu'on passe de la contrariété à la violence ?

Observez un automobiliste impatient et impulsif qui se retrouve bloqué ou seulement ralenti dans un embouteillage alors qu'il est pressé d'arriver à destination. Il y a de fortes chances pour qu'il manifeste sa frustration en recourant à de la violence, envers son entourage, jamais assez réactif quand le feu passe au vert ou indolent comme un touriste en train de flâner ou encore qui occupe la voie comme s'il se croyait "seul au monde ! "...

Comment tolérer la frustration ?

Quand on connaît l'existence de ce mécanisme en nous, on peut se comprendre et mieux agir : par exemple, accepter, parce que c'est légitime, qu'on se sente sous pression et avide, de vitesse, de résultat, de tout simplement parvenir au bout de ce qu'on entreprend ; accueillir un désir inavoué que tout nous soit facilité pour une fois, que ça aille un peu tout seul ; prendre conscience d'un ras-le-bol en nous des obstacles, des empêchements, des contretemps qui nous barrent la route au sens figuré, comme, dans le cas de notre automobiliste, au sens propre.

Savoir ce qui se trame inconsciemment permet de ne plus être le jouet de nos humeurs.
 

Alors nous ne sommes pas tous égaux face à ce mécanisme psychique qui est à l'origine de tels ressentis. Selon nos seuils de tolérance à la frustration, nous nous conduisons différemment. S'ils apparaissent bas - et les excès colériques, les actes agressifs envers soi-même ou autrui en sont l'indice- mieux vaut être attentif à ce signal et se demander ce qu'on peut faire pour devenir plus endurant plutôt que de tout casser sur notre passage. Car le monde, lui, ne changera pas pour nous accommoder.

C'est tout simplement ce à quoi nous invitait la sagesse stoïcienne, dont la célèbre formule de Descartes résume l'injonction.

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