Confinement, couvre-feu... : Vers une société sans Contact ?

Le 06/10/2020 0

Dans Crise sanitaire

 

Couvre-feu à 21h dans 9 agglomérations, limitation des rassemblements à 6 personnes en France... Jusqu'où peut-on réduire les contacts ?

 

Une Société sans Contact ?

 

 

Ce que nous dit la crise du coronavirus

"A l’heure de cette communication, le seul vécu commun à la plupart d’entre nous qu’on soit en mesure d’analyser, est celui de la distanciation sociale, poussée pour beaucoup jusqu’au confinement. Cette expérience, extraordinaire par son ampleur (on compte quatre milliards et demi de confinés sur Terre au mois d’avril 2020) et son caractère contraignant sur l’individu, est d’ores et déjà significative : elle confronte le sujet à son intériorité, tout en modifiant son rapport à l’espace et au temps."

Alors que je développais cet aspect dans ma contribution à l'ouvrage collectif Ce que nous dit la crise du coronavirus, paru aux Editions Libre & Solidaire en juin dernier, un élément attirait particulièrement mon attention : vivre sans contact est inédit dans notre expérience de l'humanité, depuis la formation des premières communautés jusqu'à nos jours, certes très individualistes.

L'appauvrissement de nos contacts pose forcément des problèmes psychologiques que peut aggraver, en cette actualité française d'octobre, l'instauration d'un couvre-feu.

 

 

 

Quelles conséquences mentales aura la distanciation sociale ?

 

"On ne dispose pas d’expérience ni de récit à propos d’une société sans contact."

coronavirus et distanciation sociale

" On ne peut pas réduire de 75 % les contacts en dehors du foyer, de l’école ou du lieu de travail sans que cette nouvelle pratique ait un impact psychique majeur. Chacun éprouve un archaïque besoin de retrouver le milieu naturel comme de se frotter au monde sensible dépassant son intimité, et donc aux autres corps pour s’éprouver lui-même comme sujet. La consigne de la distanciation sociale atteint l’individu au cœur de sa zone de confort, en exigeant de lui un contrôle de ses mouvements et de ses contacts physiques. L’injonction gouvernementale « ne pas toucher » exerce sur le psychisme une contrainte considérable et inédite, susceptible d’être perçue comme une directive hautement anxiogène. Nous ne sommes pas égaux face à la frustration en question, que ce soit du point de vue psychologique ou socio-économique : le nouvel interdit met ainsi au défi l’exercice de professions faisant intervenir le toucher et fragilise nerveusement ceux qui ont un besoin viscéral d’accolades et de câlins, par culture, tradition ou tempérament tactile. Comment canaliser par exemple, sans la censurer, la merveilleuse spontanéité des gestes infantiles ?


 

Contac et affect

La crise suscite enfin de vifs questionnements sur l’extériorisation des affects : quels canaux emprunteront pour se manifester à distance la tendresse familiale, le réconfort amical dans la peine ou l’allégresse de la convivialité festive ? Quid de la rencontre amoureuse ? Nos passions futures seront-elles platoniques ?

Une chose est sûre : il va falloir composer avec un sentiment de privation bien naturel et inventer de nouvelles façons de se nourrir du lien et d’entrer en interaction. Tout particulièrement exposés sur un plan psychologique en ce contexte pandémique, ceux qui vivent seuls, les célibataires et les personnes âgées, ceux qui ne sont jamais « touchés » par un autre être humain, mais aussi ceux qui souffrent de violences familiales exacerbées à huis clos, requerront notre attention solidaire. "

Extrait de  "Ce que nous dit la crise du coronavirus".

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