Joséphine Baker au panthéon

En prenant mon café, j'apprends que Joséphine Baker entre au Panthéon.

Enfin ?

patriarcat

La formidable Joséphine Baker entre au Panthéon ? Parfait! Ce n'est que justice. Mais quoi? si tard ?!

Bon, ils nous fatiguent, tous là. A réaliser une fois par décade que leurs soeurs sont des héros comme les autres.

Que n'envisage-t-on pas une fois pour toutes que la gloire féminine n'a rien d'une anomalie ou de l'exception qu'il faut taire pour défendre la règle ?

Que n'enseigne-t-on pas concrètement dès le primaire en Histoire, que la femme vaut l'homme sur le terrain du courage, de la dignité ou de l'intelligence ? Non, il faut qu'on tombe des nues, quarante ou cent ans après des exploits passés sous silence juste parce qu'ils étaient féminins. Tiens ! quizz : qui connaît la femme du duo mixte qui a inventé la technologie sans fil, Hedy Lamarr, autrement que comme actrice ?

 

Pour une Marie Curie reconnue dans le milieu scientifique -laquelle interrogée sur ce que cela pouvait bien faire que d'être mariée à un génie, suggéra qu'on posât la question à son époux Pierre- combien de femmes ignorées par la mémoire collective après s'être brillamment illustrées ?

Pire, combien de talents étouffés ? Qui se souvient ainsi de Nannerl Mozart ? La violoniste autrichienne était promise à une grande carrière, n'était son sexe qui lui valut de devoir s'éclipser derrière le talent de... Wolfgang Amadeus, son frère, pour endosser le tablier de la ménagère rangée.

Le déni du féminin au royaume patriarcal n'est pas affaire de négligence, c'est une institution ! De quoi se retourner dans sa tombe ... ou plutôt sur son socle, à toiser un penseur tout en muscles, sculpté dans le marbre par Rodin et destiné à être érigé, lui, en pleine lumière tandis que sa soeur niée se recueille en silence dans l'ombre - et n'en pense pas moins.

pour une parité dans la postérité

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