Meddey sur les mails ?

A l'heure de la crise énergétique, nous voici souvent enjoints à supprimer tous nos mails accumulés au fil du temps.

Pourquoi ? Parce que les mails qui se stockent ad libitum provoquent une dépense énergétique monumentale, de par leur émission en CO2. Par ailleurs libérer de la place en supprimant des mails favorise un affichage fluide des nouveaux mails par les serveurs.

D'où la consigne d'écologie punitive répandue par-ci par-là : triez vos mails de sorte à jete les inutiles à la corbeille. D'après Carbone 4 (cabinet de conseil) la suppression par chaque Français de ne serait-ce que de 50 mails reviendrait à la même économie que maintenir éteinte la tour Eiffel durant 42 ans.

Jusque là, soit, la démarche semble sensée alors pourquoi pas ? Mais, s'il s'agit d'économie, en réalise-t-on vraiment en procédant à ce tri ?

A y regarder de près, les experts de GREEN IT (la communauté des acteurs de la sobriété numérique et du numérique responsable) soulignent qu'un tel travail est énergétivore en vérité : en faisant défiler manuellement la liste des mails, on utilise l'ordinateur pendant un considérable laps de temps, beaucoup plus longtemps que pour réaliser le stockage des mails.

Or votre appareil a requis pour sa fabrication une quantité phénoménale d'énergie ; c'est lui qu'il vaudrait mieux ménager, de sorte qu'il dure le plus longtemps possible. Dilemme.

Plusieurs réflexes sont néanmoins efficaces à coup sûr :

1. Supprimer au fur et à mesure les mails. Dès qu'on les a lus ou en consacrant un laps de temps par jour à ce tri régulier.

2. Envoyer moins de mails. 1 seul mail mobilise l'ordinateur le temps (parfois long) de sa rédaction et émet 30g de CO2. A multiplier par des centaines de milliards envoyés chaque jour à travers la planète...

3. Eviter les fichiers-joints. Leur préférer We Transfer par exemple et autres renvois à des sites de téléchargement.

4. Se désinscrire aux newsletters et autres abonnements qui se révèlent superflus.

Cela implique des changements d'habitude très bénéfiques et pas seulement dans nos gestes pour la planète parce qu'on balaie devant notre porte, mais par exemple dans notre rapport au temps dans la communication, en introduisant un délai de recul avant d'écrire de façon impulsive et cliquer sur "envoi" machinalement.

Cela élargit notre champ d'outillage, en ne dépendant pas que de la fonctionnalité "fichier-joint" pour communiquer sur tout et rien.

Cela nous affranchit de fils à la patte pas toujours désirables, par lesquels des entreprises commerciales nous tiennent ad nauseam parce qu'un jour à la caisse on leur a confié notre email pour recevoir des promos.