Démythifiant l’idéologie tenace qui érige l’homme en maître et possesseur de la nature, l’intellectuelle pour autant ne préconise pas une idéalisation romantique des espaces vierges, mais plutôt l’élaboration de nouveaux paradigmes de pensée, et donc d’agir. A cette fin, Joëlle Zask suggère un type de relation avec notre environnement plus intégratif et harmonieux, qui emprunterait sa sagesse au modèle aborigène du Nord australien. C’est que l’écologie requiert une culture du feu appropriée aux catastrophes annoncées dans le contexte du réchauffement climatique, lesquelles ne sont pas que d’ordre matériel : perdre sa terre et son habitat dans un incendie et se trouver subitement privé des repères du paysage environnant son quotidien, voilà des drames qui causent de graves traumatismes chez les animaux désorientés comme dans la psychologie humaine.
Un mégafeu est ainsi un phénomène total dont l’intelligibilité et la gestion subtile convoquent urgemment un front solidaire de compétences interdisciplinaires, du pompier au paysan et de l’ingénieur à l’anthropologue pour repenser notre rapport à la nature.