Est chanceux celui qui donne à lire en mots, en images ou en gestes, de la poésie : il a trouvé une voie de secours à l'insistante inertie des choses, à l'opacité de la bêtise, au règne de la pulsion ou à la violence insensée des consciences.
Nous avons plus que jamais besoin de créer en temps de crise. Et si l'on n'est pas doté d'inspiration poétique, on gagne à lire la poésie des autres. Emprisonné 27 ans, Nelson Mandela puisait dans la poésie de William Ernest Henley de quoi renforcer sa résilience : « Qu’importe si le chemin est étroit Et les châtiments infâmes, Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme.»
La poésie peut retourner le cri en chant, et ouvrir des avenues fleuries là où le bitume étouffe les tendres.