De l'esprit au corps : des années de jeunesse à m'"incarner".
D’abord philosophe de formation, j’ai donné mon premier cours de métaphysique en classes préparatoires à 23 ans avant de choisir à la trentaine une voie professionnelle thérapeutique, pour approfondir une tendance à l'écoute spontanée de mes étudiants entre chaque amphi. Une formation résolument psycho-corporelle a retenu mon intérêt, histoire de quitter les sphères exsangues des Idées, où l’on risque de finir par se prendre pour un pur esprit désincarné et coupé des réalités.
Je souhaitais aussi me tourner vers le corps afin d’être en capacité de comprendre et soulager les troubles psychosomatiques. J'ai aussi suivi tous les tests psychologiques requis pour m'assurer de ma propre santé mentale, histoire de vous épargner de vous retrouver entre les mains d'une psychopathe. Ma certification en poche et ma soutenance validée, je me suis lancée de mes propres ailes, rassurée par mon superviseur des débuts, un psychologue merveilleux de générosité et de rigueur. Je ne remercierai jamais assez ce tuteur expérimenté qui m’a appris notamment à ne pas succomber à ce qu’il appelait « le syndrome du sauveur Jésus-Christ » à chaque fois que quelqu’un me confiait un tourment.
( Entretemps l’événement de la maternité m’avait déjà ancrée au plus vif des ressentis et enseignements corporels ! De quoi faire atterrir sur terre un bon coup l’ectoplasme pensant le plus éthéré et l’intello la plus tête en l’air, croyez-moi ! Pour sa radicalité, je recommande même le traitement à qui désespère de « s’incarner ». )
Bref, ce sont ces deux racines qui nourrissent toujours mon approche: le sens de l’analyse et du questionnement abstrait d’une part, le contact concret avec la souffrance et la pratique vive du soin de l’autre. Le travail proposé dans mon accompagnement s’adresse donc autant au corps qu’à l’esprit, afin de mobiliser toutes nos ressources psychiques.