Alors que faire de son sentiment de culpabilité ? En récupérer l’énergie pour la rediriger vers l’action juste. Il ne s’agit pas de se dédouaner, la faute est commise. Peut-être certains seront sensibles au réconfort d’une forme d’auto-pardon - parce qu’ils ne savaient pas, parce qu’ils ne mesuraient pas les conséquences de remplir leur piscine par canicule, parce qu’ils avaient le nez sur leur nombril comme leur époque leur appris, parce qu’ils étaient bernés, sous emprise idéologique, publicitaire etc.
Pas d’excuse qui vaille face aux enfants de demain demandant : « Où étiez-vous ? ».
Et d’abord, qu’a-t-on besoin d’excuse quand la maison brûle ? Il s’agit bien de se perdre en états d’âme ! Non, on remonte les manches et on puise l’eau à apporter. Plus d’eau ? On grappe la terre de ses ongles plus profond pour en trouver. Bref, on fait l’impossible, on incarne l’impensable, on se demande par-delà toute raison d’espérer, la foi qui soulève des montagnes, la dernière des forces disponibles. En un mot, on assume son erreur par omission, négligence ou conviction, cela revient au même pour la planète ravagée. L’important est de dépasser ces débats moraux pour se mettre en action.
L’avenir n’a que faire de nos atermoiements ni la baleine échouée de simagrées sentimentalistes ; l’ours polaire se fiche de nous émouvoir et le corail ne se porte mieux que si on plonge activement le replanter, dût-on pleurer dans son masque tout le temps de l’opération, on lave son regard pour servir l’action juste et on assure.