Or logiquement ce dont on ne veut pas, c'est ce qui nous dérange. Des tas de sentiments ou d'émotions négatives nous dérangent et peuvent inspirer du déni quant à ce qui les inspire. L'éco-anxiété est un de ces états peu désirés qui submergeant la personne qui l'éprouve, peut être traitée par du déni. On pourrait croire que ce n'est qu'un premier moment, une sorte d'étape réservée au débutant destabilisé par une lucidité nouvellement acquise, le temps de souffler, qu'il s'en remette. Mais le déni touche aussi de vieux éco-anxieux, des bourlingueurs du flipp collapso, des habitués de la maison qui brûle. Pourquoi ? En vertu d'un processus avancé de découragement et de désillusion. Que s'est-il passé ? On a d'abord réagi avec la meilleure volonté du monde, on s'est montré vaillant et on a pris sur soi pour faire face à tout ce qu'on apprenait de l'effondrement en cours. Puis on a installé des protections pour ne pas devenir fou. Par exemple en investissant à fond l'activisme civil ou en remuant ciel et terre pour monter sa base arrière survivaliste. Et, de guerre lasse, les mauvaises nouvelles continuant à s'accumuler, on baisse les bras, ou on a épuisé les projets sous le coude pour occuper le mental. C'est le moment que ce dernier attendait pour revenir en force avec ses litanies anxieuses du genre: "tout ça est vain, tu t'acharnes contre un mur, vois tout ce qu'il reste encore à accomplir, c'est perdu d'avance, on n'a pas le temps, on est tout seul etc." La question fatidique s'élève, insistante et vertigineuse : "et maintenant ?"