Faut-il avoir peur des nouvelles ?
Régulièrement, les média annoncent la fin du monde, le chaos, la 3è guerre mondiale...
Quelques mots pour qui s'affole devant cette revue de presse au catastrophisme lancinant et si tristement ordinaire.
Ils vous parleront...
Ils vous parleront de guerre, pas directement, en termes de menace d'abord puis de certitude dès que possible, dès que trois faits fortuits mis bout à bout auront l'allure du destin en marche. Que feront-ils ainsi ? Le savez-vous ? Et vous, témoins de leur hantise, que ferez-vous ?
Demeurez tranquilles. Ne vous jetez pas dans leur agitation anxieuse et dévorante. Demeurez l'axe autour duquel tourne, affolée, la girouette des sentiments confus. Demeurez ancrés en votre sécurité intérieure, inaliénable quoi qu'il vous en paraisse.
Et considérez, avec compassion et distance, comme ils espèrent projeter sur vous leurs terreurs archaïques, la noirceur de leur propre intériorité, leur triste colère vaine de ne pas être meilleurs peut-être ou de n'avoir pas reçu plus d'amour etc.
Le monde a beau jeu dans sa danse quantique de manifester de façon émergée un socle, une amarre, un prétexte vague et provisoirement solide, où sceller leurs états d'âme aigris et belliqueux, venant donner raison à leur folie du moment. Ne vous en faites pas plus que ça. Le monde sous ces pics d'instabilité sait très bien où il va, et n'a besoin de personne. Il va très bien. Ne craignez rien ni pour lui ni pour vous, et oubliez de sauver les obsédés du pire ; vous ne pouvez plus rien pour eux, si vous avez déjà essayé de les guérir de l'hallucination pérenne qu'ils entretiennent pour survivre, dût-elle empoisonner leur existence et les éloigner, inexorablement, de la joie simple de vivre en accord avec ce qui arrive à chaque instant.
Ils vous parleront de peur, de haine, de morts par milliers, de risques d'incendie, de guerre civile, de bombes, de fin du monde. Considérez l'arsenal qu'ils déploient pour faire tenir debout leur raison de trembler.
Et asseyez-vous comme d'habitude pour la méditation. Sentez comme tout est paisible dans l'univers. Le vent vif et frais dans vos cheveux ce matin, l'odeur des fleurs de thé séché sur la table de la cuisine, les volets que votre femme à l'étage pousse au réveil sur la vallée bruissante. Ecoutez le silence aussi, enveloppant et animant toute chose vivante autour de vous dans la douce chaleur des heures évidentes. Depuis ce lieu profond, rayonnez. En toute direction. Jusqu'aux bords du monde. Ainsi tout ce dont ils vous parleront retournera au néant sordidement fantasmé par les consciences malades qui s'y complaisent, et auquel votre attention ne doit jamais prêter d'autre consistance que celle du hoquet triste d'un zombie qu'aucune digestion ne repaît. Laissez ceux qui ont déjà quitté la vie, prendre leurs sursauts énervés pour un signe de santé. Laissez-les satisfaire leur besoin d'assombrir ainsi leur horizon et s'ensevelir sous votre regard aimant, demandez à leurs guides de se souvenir du chemin qui peut les mener au soleil, et reprenez votre propre ascension, délesté du poids de leurs boueux oripeaux. Leur salut ne vous revient pas. Vous n'êtes pas venu sur terre pour vous ralentir au rythme de ceux dont la compagnie toxique entrave votre pas léger et sûr, et qui parfois tentent de vous entraîner dans leurs impasses obscures parce qu'ils ne supportent pas que des âmes aient accès aux beautés qu'ils ont dédaignées.
Acceptez d'abandonner à leur sort ceux qui réclament de tout leur être pétrifié les horreurs mêmes qu'ils colportent. Et remerciez l'univers, la première brise glacée de l'hiver, votre femme plus belle chaque jour, remerciez au moment de la cérémonie du thé, remerciez de prendre part à ce qui répare, protège, célèbre le souffle de vie encore intouché par l'haleine putride des prophètes de malheur.
Ils vous parleront...
Ils vous parleront, incessamment, violemment peut-être. Qu'ils ressassent donc leur nature. Et quant à vous, demeurez impavides, concentrés sur ce que vous êtes venus faire ici-bas : répandre et sauvegarder la fraîcheur de l'éveil. Quoi qu'il advienne.
Toujours, tournez vos pensées et vos émotions vers la source du beau, du vivifiant, de la jeunesse rieuse. L'énergie que vous contactez en orientant votre attention est autrement puissante et vaste que vous ne pouvez vous le figurer.
Vous me direz "oui mais les faits font peur...".
Qu'exigez-vous de l'univers d'autres signes plus certains que la nécessité de l'instant présent ? Que savez-vous des voies que prend l'éveil ? Vous sentez-vous par hasard en capacité de les juger ? La confiance n'est pas incompatible avec l'incertitude. Je choisis de cultiver les deux ensemble. Permettez que je vous renvoie au pressentiment de votre propre liberté -et je n'ai pas dit "fatalité".
Choisissez. L'instant suivant votre choix est nourri de ce choix maintenant.

Ils vous parleront...
Ils vous parleront depuis leur calcul à eux, et de la direction qu'ils ont adoptée une fois pour toutes comme on prend d'assaut une place-forte à envahir, ils vous parleront toujours depuis ce point de vue que la violence aveugle, de ce qui leur résiste, leur échappe, leur est déséspérément inaccessible.
Quand à vous, parlez, vibrez, rayonnez depuis la belle énergie dans laquelle vous dansez comme on respire. Cela qui vous a été donné et que vous avez accueilli avec l'humilité courageuse à laquelle se reconnaissent entre eux les enfants de la lumière, ne le négligez pas, honorez-le.
Manifestez l'exorbitant pouvoir de la tranquillité.
Et, embrassez, en bons garde-fous de notre époque mortifère, le monde quand il s'agite tel un nouveau-né en proie au doute et à l'angoisse que la chaleur ondoyante de sa mère s'éloigne de lui.
Patiemment, soutenez-le dans les contours apaisants de ce bain de vigueur. Tout est paisible dans l'univers.
Namasté.
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